Le Rhône et toi?
L’humain s’adapte en permanence à son environnement et, de ce fait, modifie et impacte le milieu dans lequel il vit. Par un effet miroir, il pousse les sociétés humaines au changement, dans une dynamique interdépendante, aux multiples facteurs. The blue artery questionne ces modalités d’adaptations mutuelles en tentant de comprendre ces facteurs, ces impacts et cette interdépendance. Ainsi, il est possible de prendre conscience des enjeux présents et développer une capacité de réflexion et d’action qui suscite, dans une démarche de co-construction, des scénarios d’avenirs possibles.
Genèse, construction et buts du projet
À la suite d’un appel à projet remporté par Laurence Piaget-Dubuis 1, auteure de The blue Artery, Amalia Terzidis, professeure formatrice à la HEP-VS, et Marie-France Hendrikx, chargée d’enseignement à la HEP-VS, se sont associées dans une démarche transdisciplinaire aux intérêts communs.
Partant de constats d’urgences, tant dans les challenges écologiques que les défis pédagogiques à venir, les compétences des créatrices ont été mutualisées pour co-construire un projet qui serve à la fois la formation des enseignant∙e∙s du secondaire, le développement des Sciences de l’Éducation, et l’Art au service de l’action citoyenne et écologique.
Outdoor education, créativité et innovation, didactiques SHS, médiations culturelle et artistique, citoyenneté et développement durable sont les préoccupations communes au cœur de ce processus co-créatif.
Concrètement, les étudiant∙e∙s des cours de didactiques d’histoire et de didactique de géographie de la volée 2022-23 à la HEP-VS ont été amené∙e∙s à co-construire une ou plusieurs séquences d’enseignement, du matériel didactique et des contenus pour l’installation The blue artery, en collaborant de façon interdisciplinaire. Une grande partie du semestre a été consacré à ce projet, qui s’appuie ainsi sur les connaissances acquises en cours et sur la médiation et les compétences de Laurence Piaget-Dubuis.
Les enjeux sont pluriels : former les étudiant∙e∙s à des pratiques d’enseignement-apprentissage créatives, innovantes, aiguiser leur expertise didactique, aboutir à des produits finis mobilisables en classe par les enseignant∙e∙s du secondaire, transformer les représentations et les pratiques didactiques en histoire, géographie et citoyenneté et mettre en place une installation à visées artistique, pédagogique et citoyenne.
L’enjeu en filigrane, plus général, est d’amorcer des dynamiques de démarches participatives, où les différents milieux collaborent pour mettre à profit l’intelligence collective et des compétences multiples, dans une approche active, réflexive, et encapacitante.
Cette démarche a pour objet le Rhône dans toutes ses dimensions : il permet de penser le changement climatique, les processus d’adaptation (humains et non-humains), les relations humain-environnement, humain-ressources naturelles, humain-territoire. Ces concepts clés sont au cœur du message réflexif et de l’impact souhaité par le projet artistique interdisciplinaire, mais également au cœur des disciplines SHS.
Avec l’appui de la direction de la HEP-VS et le soutien du département de l’éducation et de l’économie du canton du Valais, l’installation The blue artery s’inscrit également dans les projets de l’Agenda Valais 2030 et a ainsi pu être réalisée concrètement, pour la mettre à disposition des classes du secondaire en Valais.
Concept et usage de l’installation
L’humain s’adapte en permanence à son environnement et, de ce fait, modifie et impacte le milieu dans lequel il vit. Par un effet miroir, l’environnement pousse les sociétés humaines au changement, dans une dynamique interdépendante, aux multiples facteurs.
En réfléchissant à ces modalités d’adaptations mutuelles et en tentant de comprendre ces facteurs et cette interdépendance, on peut prendre conscience et développer une capacité d’agentivité pour se positionner, écrire et co-construire des avenirs possibles.
Le Rhône, point de départ et représentation graphique de l’installation, avec la cartographie de l’un de ses tronçons et les impacts d’onde de ricochets, est le prétexte pour aborder les enjeux locaux et généraux liés à différentes thématiques interdisciplinaires ; il permet tout à la fois de couvrir un certain nombre de thématiques et de compétences du Plan d’Études Romand (cycle 3) en histoire et en géographie (et potentiellement en sciences naturelles) et des plans d’études du secondaire II dans ces disciplines ; mais également d’entrer dans les questions socialement vives liées à l’environnement, dans une perspective de pensée critique, et de citoyenneté.
Par la médiation artistique qu’elle propose, l’installation se veut évocatrice. Comme le mouvement de l’onde, déclenchée par des galets jetés dans l’eau, elle se veut mobile, dans sa forme, dans son usage, et dans les émotions et la réflexion qu’elle suggère, avec des propositions non figées, diverses interactions et répercussions possibles, et l’espace pour offrir une marge, des îlots d’interprétations des possibles, et le pouvoir « cré-acteur » de discuter, de penser et agir le monde de demain.
En parallèle à la dimension artistique pensée pour activer la dimension émotionnelle, cette installation part du réel, du concret, étudié en histoire et en géographie, pour tenter d’en déconstruire les pseudos-évidences, de refléter nos interprétations et propose un réassemblage des éléments connus comme autant de nouvelles pistes de départ pour problématiser, enquêter, et collaborer ou plutôt co-élaborer des possibles, des compréhensions du monde et des projections d’avenir.
Pour y parvenir, elle offre la possibilité de s’appuyer sur des connaissances (passées), des réflexions et des compétences (présentes) et des combinaisons possibles à construire (dans l’avenir). Ces trois axes sont disponibles via les QR codes (connaissances disponibles), les mots à lire avec un miroir, symbole de nos projections humaines sur l’environnement (questions actuelles et socialement vives), et des pictogrammes à retrouver en faisant pivoter les disques, qui se recoupent entre thématiques, et qui renvoient à des interrogations prospectives (scénarios d’avenir).
L’installation propose un certain nombre de points de départs-questions pour co-construire avec les élèves, en fonction de leurs questionnements et intérêts, des problématisations et des démarches d’enquête, pour lesquelles le guide didactique ici présent fournit des supports et pistes.
ON EN PARLE
Résonances, Nadia Revaz, The blue artery, le Rhône et toi, une exposition pédagogique itinérante.
- L’État du Valais a soutenu par le biais du Service de la culture et via l’appel de projet : Rhône en partage, des projets participatifs avec les écoles du secondaire II général et professionnel, avec pour ambition de favoriser la rencontre des artistes avec les élèves du secondaire II, autour de la thématique de l’aménagement des berges du Rhône.
